Adoration et extase des soufis

Origine

Origine de la danse tournante soufie

La danse tournante trouve son origine dans le soufisme, courant mystique de l’islam qui incarne sa dimension spirituelle. On dit du soufisme qu’il est le cœur même de l’islam.
Une expérience toute particulière est donnée à la recherche intérieure, l’Amour sous ses différentes expressions, et l’expérience directe du divin.
Ainsi, l’expérience est primordiale. C’est de sa propre quête et des pratiques au sein d’une confrérie que naît le rapprochement avec Dieu.

La danse des derviches tourneurs, connue sous le nom de « semâ », est plus spécifiquement associée à l’Ordre Mevlevi, fondé au XIIIe siècle par les disciples de Jalal al-Din Rumi, un célèbre poète, philosophe et mystique persan.

Contexte historique et spirituel de la danse de tournoiement

Jalal al-Din Rûmî (1207-1273)
C’est Rûmî qui initia cette pratique. Selon la tradition, il aurait été inspiré par une expérience mystique au cours de laquelle il aurait entendu des rythmes et des chants qui l’auraient poussé à tourner sur lui-même, en extase, pour se rapprocher de Dieu. Cette expérience aurait jeté les bases de la danse rituelle.

L’Ordre Mevlevi
Après la mort de Rûmî, ses disciples ont structuré cette pratique spirituelle en un rituel codifié. L’Ordre Mevlevi, basé à Konya (dans l’actuelle Turquie), a intégré le Semâ comme une forme d’adoration et de méditation.


Signification spirituelle de la danse tournante


La danse des derviches tourneurs n’est pas une performance artistique à la base ; elle est un acte de dévotion. Elle symbolise :
• La quête de l’union divine : les derviches tournent pour s’élever spirituellement et atteindre un état d’extase où ils se sentent unis à Dieu.
• Le mouvement du cosmos : le mouvement circulaire représente l’univers en perpétuel mouvement et la rotation des planètes autour de leur soleil.
• L’humilité : en tournant, les derviches cherchent à transcender leur ego pour se perdre dans l’amour divin.

Structure de la cérémonie des derviches tourneurs, le Semâ

Le Semâ est un rituel hautement symbolique. Chaque étape a une signification spirituelle
• La cérémonie s’ouvre par une récitation poétique ou une invocation.
• Les derviches se dépouillent ensuite de leur manteau, puis, vêtus de leurs longues robes blanches et de chapeaux cylindriques, commencent à tourner lentement autour de leur propre axe tout en se déplaçant en cercle. Les bras sont ouverts : la main droite tournée vers le ciel pour recevoir les bénédictions divines et la main gauche vers la terre pour les transmettre.
• La danse se termine par une prière et un moment de silence.

Influence culturelle de la danse Soufie


La danse des derviches tourneurs a traversé les siècles pour devenir un symbole universel de paix et de spiritualité. Bien qu’elle ait été interdite temporairement en Turquie dans les années 1920 sous le régime laïque d’Atatürk, elle a été réintroduite dans les années 1950 comme un patrimoine culturel.


Aujourd’hui, elle est reconnue comme une forme d’art et une pratique spirituelle. L’UNESCO a inscrit le semâ au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2008.